Revue stratégique chez Groupe Pierre & Vacances Center Parcs

Sous l’impulsion de son nouveau directeur général, Yann Caillère, le numéro un européen des résidences de loisirs, en pertes depuis huit ans, passe au peigne fin les activités du groupe. « Il n’y a pas de tabou », assure-t-il.

C’est à un état des lieux sans concession chez Groupe Pierre & Vacances Center Parcs que s’attaque  son nouveau directeur général , Yann Caillère. Et il pourrait conduire à des décisions fortes. En poste depuis début septembre, l’ancien directeur général d’Accor a engagé, avec l’appui du cabinet de conseil Eight Advisory, une profonde « réflexion stratégique » sur le numéro un européen des résidences de loisirs.

« Tout est sur la table. Il n’y a pas de tabou », a prévenu sans fard mardi, Yann Caillère, devant un petit groupe de journalistes à la veille de la publication des résultats annuels du groupe. Et ce en présence de Gérard Brémond, le président-fondateur de l’entreprise – en 1967 – et aujourd’hui encore, à 82 ans, l’actionnaire majoritaire et un patron tout-puissant.

Dynamiser

Ce dernier, qui  s’est appuyé le temps d’une année sur son fils Olivier comme numéro deux du groupe, a fait appel au début de l’été à Yann Caillère, un « vieux routier » de l’hôtellerie et du tourisme, ancien dirigeant d’Euro Disney, président de Louvre Hotels, directeur général d’Accor puis de l’espagnol Parques Reunidos. Son arrivée est intervenue alors que le numéro un européen des résidences de loisirs a bouclé en 2018-2019 son huitième exercice déficitaire consécutif, enregistrant une perte nette part du groupe de 33 millions d’euros.

Le nouveau directeur général de Groupe Pierre & Vacances Center Parcs (PVCP) promet un plan d’actions « avant mars ». Tandis que la revue stratégique en cours implique en interne une trentaine de personnes, Yann Caillère a manifestement une vision plutôt claire des enjeux.

Responsabiliser

S’agissant des points forts du groupe, il mentionne « une base de chiffre d’affaires significative » (près de 1,7 milliard d’euros), des « belles marques » – Pierre & Vacances, Center Parcs, Adagio -, « des sites de qualité », et une « une distribution efficace » avec 82 % des ventes en direct hors Adagio (53 % via Internet). Quant aux points faibles « à supprimer », Yann Caillère pointe « une organisation trop complexe », la nécessité de responsabiliser bien davantage les équipes, mais aussi de revoir la manière dont le groupe bâtit ses projets.

« Il faut partir du loyer pour bâtir un projet », résume-t-il, au nom d’une « croissance durable », l’un des volets déjà en pointillé de son futur plan stratégique. D’aucuns pourraient y voir une pierre dans le jardin de Gérard Brémond, un homme de projets, lequel a la haute main sur les développements immobiliers de l’entreprise. Au nom de la « maîtrise de la construction », le pôle Allemagne-Belgique-Pays-Bas de Center Parcs a depuis peu un nouveau directeur de l’immobilier.

Optimiser l’existant

Yann Caillère fait de « l’optimisation de l’existant » un des axes de son action. Il a recruté un nouveau directeur des achats pour l’ensemble du groupe, et annonce une « bataille du chiffre d’affaires » sur les fronts des séminaires et conventions d’entreprise, et des ventes sur site.

Le nouveau directeur général de Groupe Pierre & Vacances Center Parcs ne cache pas qu’« il faut revoir le « business model » et promet un « plan ambitieux ». Il estime que l’actuel plan stratégique à horizon 2022 « va dans la bonne direction », mais considère qu’« il faut être plus ambitieux dans les chiffres et dans la vitesse d’exécution ». Quant au suivant, « il y a débat ». Au vu des divers numéros deux qui se sont succédé au fil du temps, on saura dès début 2020 jusqu’à quel point lui-même et Gérard Brémond partagent la même partition.

Encore en perte

Groupe Pierre & Vacances Center Parcs a enregistré une perte nette part du groupe de 33 millions d’euros au terme de son exercice 2018-2019, contre un déficit de 46 millions un an auparavant, pour un chiffre d’affaires de 1,67 milliard, en hausse de 13,8 % (les comptes 2017-2018 ont été retraités). L’entreprise affiche un profit avant impôts, à 1,3 million, contre 12,5 millions pour 2017-2018. La société, dont le résultat opérationnel a été multiplié par plus de 3, à 30,9 millions, supporte des charges exceptionnelles liées au lancement du méga complexe Villages Natures Paris, à proximité de Disneyland Paris, d’un Center Parcs en Allemagne, et à un plan de réorganisation.

Christophe Palierse- Les Echos

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